Télétravail et bureaux déserts : comment repenser la gestion des espaces ?

MediaCard_AlimentationDurable_1240x698

Le télétravail s’est imposé dans le quotidien professionnel, transformant radicalement l’utilisation des espaces de bureau. Cette évolution confronte les entreprises à des défis de gestion. Entre flexibilité et optimisation, de nouvelles solutions émergent pour adapter les locaux à la réalité du travail hybride.

La pandémie de covid a été un moteur pour le télétravail. En Belgique, la progression est spectaculaire, puisque la part de télétravailleurs a doublé entre 2018 et 20231. Même si les chiffres stagnent depuis, près d’un tiers des Belges travaillent désormais à distance, au moins un jour par semaine ; et plus de 85%2 des employeurs autorisent cette pratique hybride. 

Le revers de la médaille du télétravail

Le télétravail est une bonne nouvelle, mais qui pose des défis de taille aux entreprises, poussées à revoir leur stratégie en matière d’occupation. En effet, le coût d’occupation annuel d’un bureau en Belgique serait d’environ 10 000 euros3 par employé. Or, le travail hybride a provoqué une désertion massive des bureaux. Pour les dirigeants, cette réalité est à l’origine de plusieurs problématiques :

CardSlide_Homeworking-sous utilisation_720x963

Une sous-utilisation coûteuse des espaces

Depuis le covid, le taux d’occupation des bureaux a chuté et tourne autour de 40 à 50%, contre 70% avant la pandémie. Dans les faits, les open spaces se vident, en particulier le mercredi et le vendredi, alors que les coûts de location, d’énergie et de maintenance restent inchangés. Une inefficience économique, qui pèse lourd dans le budget des entreprises. 
CardSlide_Aménagements_720x963

Une inadaptation des aménagements traditionnels

Conçus pour des équipes en présentiel à temps plein, les bureaux traditionnels ne répondent plus aux besoins du mode hybride, avec des espaces individuels sous-exploités et mal adaptés aux nouvelles pratiques et besoins du travail hybride. 
CardSlide_Aria_720x963

Un déséquilibre chronique dans la fréquentation

Déserts le mercredi et le vendredi, les bureaux sont généralement saturés le mardi et le jeudi. Ce déséquilibre est responsable d’une inefficience dans l’utilisation et l’affectation des espaces, mais il peut aussi entrainer un cercle vicieux en termes de cohésion et de collaboration : un employé qui travaille dans un environnement déserté peut s’interroger sur la pertinence de sa propre présence.

Flexibilité et mutualisation pour réussir la transition

Face aux défis, les entreprises développent des stratégies de gestion et font émerger de nouvelles formes d’organisation, marquées par deux tendances : une flexibilité accrue et davantage de mutualisation. Les objectifs ? Diminuer le coût de locations superflues et atteindre des taux d’occupation plus efficients (de 60 à 80%) ; offrir un environnement de travail plus adapté à la réalité ; et, en parallèle, réaliser leurs objectifs environnementaux à travers la réduction de la surface utile. Concrètement ?

1. Le boom du flex office

La fin des bureaux attribués donne naissance aux espaces interchangeables, à des locaux plus confortables (focus room, etc.) et aux modules collaboratifs ou spécifiques (huddle room pour la visio, etc.). À la clé, des économies chiffrées à 20-30%4. Cette tendance explique en partie le déménagement de Sodexo (début 2024) dans son nouveau siège social, au cœur de Bruxelles. Un choix stratégique avec un impact immédiat sur son empreinte carbone, via une baisse des émissions de CO2 de sa flotte de voitures et une réduction de la consommation d’énergie des bâtiments.

2. L’émergence des bureaux intelligents

Grâce à des solutions technologiques (capteurs, apps, etc.), les travailleurs, les gestionnaires d’équipes, mais aussi les facility managers peuvent suivre l’occupation des espaces en temps réel et adopter une organisation plus efficiente. Des outils que Sodexo propose à ses clients afin d’optimiser la performance de leurs installations, en toutes circonstances.

3. Le partage de bâtiments

De nombreuses entreprises choisissent désormais de sous-louer ou de mutualiser leurs locaux avec d’autres sociétés, parfois avec des synergies à la clé. Cela peut aussi passer par un espace de restauration partagé (et pourquoi pas géré par Sodexo), qui représente également un levier pour attirer davantage de travailleurs au bureau. Autre tendance, le recours aux espaces de coworking, proches du domicile du télétravailleur, ou la décentralisation via les bureaux satellites.

1 La dernière enquête BeMob du Service public fédéral Mobilité et Transports
2 La grande enquête sur le télétravail menée par Acerta Consult en 2024
3 Le dernier rapport Colliers sur le marché immobilier de bureaux en Belgique
4 Une estimation d’une experte du secteur immobilier dans cet article de La Libre