
Je suis allée dans beaucoup de grandes entreprises, comme Starbucks ou Ikea. Ce que j’y fais surtout, c'est raconter ma propre histoire, celle de ma famille. C'est de cela que les entreprises peuvent s'inspirer. En fait, il s’agit, une par une, d’interventions mineures : éliminer les capsules de café, une fontaine à eau où les employés peuvent remplir leur gourde, un bac à compost - sans cela, où peut-on jeter sa peau de banane ? - ou même le retrait des poubelles.
Au bout du compte, il s’agit de faciliter la vie de vos employés grâce à un certain nombre d’actions. Vivre sans déchet ne doit pas être difficile. Il s’agit d’une idée fausse dont nous devons débarrasser le monde. Les entreprises doivent se considérer comme faisant partie de la solution.Absolument !
- Tout commence par le R de « refuser ». En tant qu'entreprise, vous pouvez refuser de travailler avec des fournisseurs qui ne veulent pas bannir le plastique.
- « Réduire » signifie éviter le gaspillage. Ce n’est pas difficile non plus, pour une entreprise.
- « Réutiliser » est peut-être l’aspect le plus intéressant à exploiter dans le cadre d’une entreprise. Vous pouvez le faire en proposant vos produits en vrac (sans emballage, ndlr.), en mettant en place un système de consigne pour les emballages…
- « …Ou en vous sentant responsable de l’entièreté de la durée de vie de votre produit. » Les entreprises devraient donner une garantie inconditionnelle sur leurs produits. Des marques comme Manduka, producteur de tapis de yoga, ou le fabricant américain de chaussettes Darn Tough le font déjà.
- Enfin, il s'agit de « recycler » et de « composter » (‘rot’ en anglais). Ici aussi, les entreprises peuvent encore s’améliorer.
Bien sûr ! Les entreprises peuvent être un bon catalyseur : elles peuvent, avec de petites interventions, encourager leurs collaborateurs à réduire leurs déchets. Cela peut aussi leur donner envie d'appliquer cette philosophie chez eux, en famille. Les entreprises sont peut-être la communauté idéale pour continuer à répandre le zéro déchet.
➤ Vous êtes originaire de France, mais vivez depuis des années aux États-Unis. Y a-t-il une différence d’approche entre les entreprises européennes et américaines ? Le mouvement « Zero Waste » se développe très fort aux USA - je suis actuellement en tournée dans le pays - mais ce qui me frappe, c'est que ce sont surtout des régions francophones qui prennent l’initiative. Tant en Suisse qu'en Belgique, le zéro déchet vit davantage dans la partie francophone. Le premier magasin zéro déchet en Allemagne a été fondé par un Français. Quand j'étais à l’île Maurice, 1.700 personnes sont venues m’écouter. En Belgique aussi, le mouvement est soutenu, et les gens peuvent encore s’y investir davantage. Merci à Lemon Spoon de nous avoir permis de réaliser cette interview de Béa Johnson. Vous aimeriez que votre entreprise soit plus éco-responsable ? Découvrez nos 8 gestes futés et pas chers pour une PME plus verte !