C’est une certitude : dans les dix prochaines années, notre mobilité changera de façon spectaculaire. Fini les embouteillages et les voitures polluantes, place à la combinaisons du covoiturage, des transports en commun, du vélo et de ... la marche. Saviez-vous que les entreprises peuvent tirer profit de la mobilité en s’adaptant aux nouvelles tendances ?
➤ Le règne de la voiture reine de la route s’éteint-il ?
Et si oui, par quoi sera-t-elle remplacée ? Nous avons posé la question à Herman Konings, l'un des plus célèbres observateurs de tendances dans notre pays.
"La mobilité n'est pas la même chose que l'automobilité ", répond-il instantanément. Ou du moins, plus maintenant. Les générations Y (fin de la vingtaine et trentaine) et Z (les jeunes de 15 à 25 ans) s'intéressent beaucoup moins à la voiture". Konings cite les chiffres du Service Public Fédéral Mobilité pour appuyer son point de vue : "Entre 1995 et 2015, le nombre de permis de conduire délivrés a chuté de 22%. Ces chiffres sont conformes à ce que nous constatons dans le reste de l'Europe. En Allemagne, selon l'Institut démographique, 44% des hommes de 18 à 44 ans s'intéressaient à l'automobile en 2000. En 2017, ce chiffre ne s’élève plus qu’à 29 %. La seule exception à cette tendance à la baisse sont les Pays-Bas, où le pilote de Formule 1 Max Verstappen provoque une hystérie automobile".
➤ Les jeunes ne veulent plus d'une voiture de société
Plusieurs raisons expliquent la baisse d'intérêt pour les voitures. À l’école déjà, les jeunes sont sensibilisés aux problèmes de société, dont la mobilité : les voitures sont responsables des embouteillages, de la pollution... Les dernières générations sont attirées par la ville où il est difficile de se parquer et où, finalement, on a moins besoin d’une voiture.
Et Herman Konings d’ajouter : Même lorsqu'ils ont des enfants et qu’ils commencent à changer de train de vie, ils préfèrent rester dans la ville ou à proximité. Pas de place pour leur voiture ? Les multiples possibilités de covoiturage offrent une solution à leur problème de mobilité". "En 2011, 700.000 personnes recouraient à un service de covoiturage dans l'Union européenne", poursuit-il." En 2018, elles sont 12 millions et on s'attend à ce qu'il y en ait 15 millions cette année. 80 à 85% des utilisateurs ont moins de 40 ans.➤ Vélos, vélos électriques, trottinettes électriques…
Cependant, Herman Konings, tempère ses propos. "La voiture continuera d'exister", dit-il. Après tout, elle offre d'indéniables avantages. Elle est toujours à disposition et elle apporte confort et sécurité. Mais à mon avis, ce sera un moyen de transport qui devra s'intégrer dans la "conception de l'interface". Les gens veulent pouvoir utiliser aisément différents modes de transport : se rendre en voiture à la gare ou à la périphérie de la ville, puis emprunter les transports en commun ou une trottinette électrique..."
Kings met un autre point en exergue : "N'oubliez pas le nombre croissant de pistes cyclables : Avec un e-bike ou un vélo, vous serez en ville en un rien de temps." Vélos électriques, speed pedelecs et trottinettes électriques s’inscrivent naturellement dans cette vision de la mobilité du futur. "Même si nous sommes maintenant dans une phase d'agacement", le trend watcher le sait. "Elles traînent à chaque coin rue, véritable pollution visuelle. Il faut les éviter tout le temps et comme elles vont vite et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un permis pour les conduire, c’est dangereux. À Anvers, en moyenne 5 à 6 personnes se présentent chaque jour aux urgences avec des fractures du poignet et d'autres blessures dues à un accident impliquant une trottinette électrique... Je prévois une réglementation de ce type de transport par les politiciens en 2020."➤ Le train est prioritaire face à l’avion
Enfin, selon Herman Konings, le train fait aussi partie intégrante de la mobilité du futur, surtout pour les longues distances. "Depuis peu, il y a un train de nuit entre Bruxelles et Vienne ; on peut aller d’Amsterdam à Londres sans s’arrêter ", résume-t-il en citant quelques innovations. "Bien sûr, l’avion en pâtit : les gens réalisent qu’il n’est pas toujours nécessaire de réserver un vol pour parcourir quelques centaines de kilomètres."
➤ La mobilité en 2020
Quand on lui demande quelles sont les tendances de 2020, la réponse d'Herman Konings est surprenante. "La marche fera son grand retour", prédit-il. "Elle s'inscrit parfaitement dans la tendance actuelle de la santé, elle permet de faire de l’exercice au quotidien et elle a un effet thérapeutique, même en ville. La marche s'intègre parfaitement au design de l'interface que les gens contemporains recherchent".
Ajoutons à cela une autre évolution : le nombre croissant de vélos de société (électriques) comme le remarquent les sociétés de leasing telles qu’Alphabet. Dans ce domaine, la Belgique serait d’ailleurs un précurseur. On peut même supposer que notre pays sera également pionnier dans l’émergence des moyens de déplacement alternatifs. En effet, en raison de son urbanisation et des problèmes de congestion de la circulation qui en découlent, la Belgique présente le profil parfait. Un conseil d’ami ? les employeurs ont tout intérêt à ne pas négliger ces nouvelles tendances s’ils veulent recruter les talents de demain... En proposant des solutions de transport alternatives, en offrant des transports collectifs (comme le fait Colruyt Group avec son bus Office on Wheels) ou en jouant sur d’autres leviers de rémunération. Il suffit de penser aux éco-chèques qui sont simple et efficace pour encourager les achats éco-responsables, aussi en termes de mobilité. Avec ceux-ci, on peut notamment acheter un vélo, électrique ou non, une trottinette électrique et bien plus encore.