Les jobistes : une solution idéale pour les PME durant les pics de travail

Le travail étudiant : un moyen flexible de faire face aux pics pour les PME


En septembre, la « haute saison » des jobistes prend fin. Mais comme le gouvernement a assoupli le régime du travail des étudiants, il serait dommage – tant pour les étudiants que pour les PME – de ne pas en profiter toute l’année pour gérer les pics de travail. Nous passons en revue les avantages et les pièges à éviter.

La nouvelle réglementation est entrée en vigueur il y a presque deux ans. Depuis le 1er janvier 2017, les étudiants jobistes sont autorisés à travailler 475 heures par an. Auparavant, le plafond était fixé à 50 jours ou 450 heures.

En plus de l’augmentation du temps autorisé – 475 heures représentent environ 60 jours de travail – le régime est surtout devenu beaucoup plus flexible. En effet, les heures ne doivent plus nécessairement être enregistrées par jour de travail complet. On peut aussi travailler par demi-journée, voire par heure. Cette flexibilité est bien sûr un formidable atout du nouveau système. « Cela permet aux entreprises de faire face aux pics, indique Vivian Roks, Innovation Lead chez Randstad. Et les PME sont les premières à en profiter. En raison de leurs structures plus modestes, elles ont besoin de solutions flexibles pour répondre aux périodes chargées. Pour elle, le travail étudiant est comme une bouffée d’oxygène. »

Flexibilité, mais peu de variété dans les types de travail


Le nouveau régime a en tout cas accru la popularité des jobs étudiants. « 80 % des jeunes de plus de 16 ans se font de l’argent de poche de cette façon, constate Vivian Roks. 64 % d’entre eux travaillent aussi, ou même uniquement, en dehors de la période estivale. »

Mais il y a un « mais ». Si les étudiants prennent peu à peu l’habitude de travailler pendant toute l’année et non plus seulement pendant les grandes vacances (période où ils ont traditionnellement le temps de faire un job), les tâches effectuées restent quant à elles très classiques. Très souvent, il s’agit de travail manuel. « Pourtant, on peut très bien aussi confier des tâches intellectuelles à des étudiants, estime Vivian Roks. Cela permet de tester les futurs diplômés et de les attacher dès à présent à son entreprise. Pour moi, le travail étudiant est l’un des meilleurs moyens de recruter de façon naturelle. On apprend à connaître les candidats à un stade très précoce, quand les recruteurs ne les ont pas encore repérés. Les liens qui se tissent entre un étudiant et une entreprise peuvent être très solides. 84 % des étudiants qui réalisent un travail intellectuel comme jobistes choisissent par la suite la même entreprise, soit pour un autre travail étudiant, soit pour un stage ou carrément un emploi. » Lisez aussi notre article sur la façon dont les jobs étudiants attirent les talents.

Polyvalence des jobistes


Examinons maintenant de plus près les avantages offerts par le travail étudiant aux PME, qu’il s’agisse de tâches manuelles ou intellectuelles.

Outre la flexibilité, Vivian Roks évoque la facilité et les faibles risques. « On peut tester les qualités des jeunes sans devoir prendre d’engagements. Qui plus est, les étudiants adoptent en général une bonne mentalité au travail et peuvent exécuter toutes sortes de tâches. Ce dernier point est très pratique pour les PME, qui ont peut-être besoin de quelqu’un pour préparer les commandes pendant deux, trois heures, et souhaite ensuite faire travailler la personne en question à la réception. » New call-to-action 

Employer branding


Tom Vlieghe, le directeur d’Acerta Career Center, pointe quant à lui la question des coûts : « Les emplois étudiants sont le régime le plus avantageux fiscalement, tant pour les employeurs que pour les étudiants. »

Enfin, la dimension « employer branding » joue aussi un rôle, car l’entreprise se fait connaître à de futurs salariés potentiels. « Les étudiants se familiarisent avec l’organisation et parlent de leurs expériences au sein de leur réseau, explique Tom Vlieghe. Kinepolis, par exemple, utilise des étudiants à la caisse ou dans la petite restauration, mais juge essentiel de leur faire aussi comprendre qu’il s’agit d’une grande entreprise offrant des perspectives de carrière internationale. Dans le cas d’une PME, l’avantage est que l’étudiant peut se faire rapidement une bonne idée des activités. »  

Obligations administratives


Il va sans dire que le recours à des étudiants présente aussi certains inconvénients ou dangers dont les PME doivent être conscientes. Tom Vlieghe : « Un emploi étudiant ne conduit pas automatiquement à un emploi fixe. Il faut respecter certaines règles, en tout cas s’il s’agit de la même fonction. » Par ailleurs, les jobistes ne sont pas autorisés à conduire des véhicules de transport motorisés, et d’autres restrictions s’appliquent encore aux étudiants.

« Mais ce qu’il faut soigner tout particulièrement, ce sont les obligations administratives, précise Tom Vlieghe. Comme vous donnez du travail à quelqu’un, vous devez remplir une déclaration Dimona et d’autres formalités. Le plus simple est de faire appel à une agence d’intérim. D’autant plus que le prix de ce service est raisonnable. » Ce n’est bien sûr pas Vivian Roks, spécialiste du travail intérimaire, qui va le contredire. Elle cite encore quelques éléments supplémentaires : « 30 % des jobistes travaillent pour des membres de leur famille. Cela peut favoriser le travail au noir, avec tous les risques que celui-ci implique en matière de sécurité, d’assurance, etc. 17 % passent par une agence d’intérim, ce qui veut dire que la demande est élevée et que l’on peut donc opérer une première sélection. »

Envisager le long terme


Un dernier élément concernant le travail étudiant n’est pas vraiment un inconvénient, mais plutôt un point d’attention. « Il faut prévoir un temps suffisant pour accueillir convenablement les nouveaux jobistes. Je sais que ce n’est pas facile pour une PME, mais il est essentiel de veiller à ce que les règles de sécurité soient respectées, qu’un étudiant comprenne correctement ce qu’on attend de lui, etc. »

Une telle approche porte des fruits tant à court qu’à long terme. Une PME n’a qu’une seule occasion pour faire une bonne première impression. Si vous vous y prenez bien, l’étudiant le fera savoir à travers son réseau. Et qui sait si vous ne finirez pas par l’embaucher ? Bref, vous avez tout intérêt à soigner vos jobistes aux petits oignons…
New call-to-action