« Il se peut que notre commerce de proximité accepte bientôt la monnaie locale de Tournai »
« Offrir une qualité irréprochable et engager un maximum de partenariats avec de petits producteurs locaux. » Voilà selon Jérôme Windal les deux atouts qui permettent à son magasin Le Grine à Tournai de se démarquer de la concurrence toujours plus féroce sur le marché bio.
Créé en 2008, son commerce bio a connu d’importants changements au cours des deux ou trois dernières années. « Notre clientèle actuelle n’a plus rien à voir avec celle de nos débuts, constate-t-il. Pendant longtemps, notre magasin a surtout été fréquenté par des couples d’un certain âge sans enfants à la maison. Aujourd’hui, nous accueillons aussi quantité de jeunes familles et d’étudiants qui optent consciemment pour le bio. Bref, les produits bio se démocratisent. »Pas de tomates bio du Maroc
Cette évolution, on la doit aussi aux supermarchés, qui forment l’essentiel de la nouvelle concurrence dont nous faisions mention plus haut. « C’est exact, concède Windal. De nombreux clients achètent des produits bio tant chez nous qu’au supermarché. »
Il n’empêche que la différence de qualité est patente selon lui. « Bon nombre de supermarchés s’intéressent uniquement au label. Ils veulent pouvoir ajouter la mention “bio” sur leurs emballages – souvent en plastique, d’ailleurs – pour vendre plus. Dans un commerce local comme le nôtre, les facteurs humains et environnementaux jouent aussi un grand rôle. Vous ne trouverez pas chez nous de tomates bio en provenance du Maroc… Qui plus est, nous veillons à offrir uniquement des produits de toute première qualité. »Le Yar, monnaie locale de Tournai
Et cette insistance sur la qualité est très appréciée, comme on peut en juger dans la description que fait Jérôme Windal de la situation à Tournai. « Quand nous avons commencé, il y avait déjà un magasin bio au centre-ville. Situés plus en périphérie, nous avons vu notre chiffre d’affaires croître d’année en année. Mais il en va de même pour le magasin du centre-ville. Et c’est logique, car nous sommes tous les deux parfaitement intégrés à la communauté urbaine. »
En vue de renforcer encore les liens avec les habitants du Tournaisis, Le Grind envisage d’accepter prochainement le Yar, une monnaie citoyenne lancée en mai dernier par plusieurs commerçants locaux. « Le plan est encore à l’étude, mais nous allons fort probablement nous associer à ce beau projet », indique Windal.Trouver le bon partenaire pour innover
Une autre piste pour renforcer cette proximité consiste à diversifier ses services. En 2018, Le Grine s’est installé dans un bâtiment plus grand (750 m²), avec l’intention de créer un point de restauration à l’entrée. « Tout comme on peut essayer les parfums dans une parfumerie, les clients d’un magasin bio veulent avoir la possibilité de goûter les produits », explique Jérôme Windal.
Le patron du Grine admet cependant que cette dernière mission n’est pas encore tout à fait aboutie. « Il faut surtout trouver le bon partenaire spécialisé dans le domaine, souligne-t-il. Car ce métier n’a rien à voir avec celui de gérant de commerce. » Pour l’instant, l’offre se limite donc à des ateliers et à des démonstrations par les producteurs à l’avant du magasin.Du Grine au Parma In Tavola
Jérôme Windal est convaincu que la clé du succès d’un commerce de proximité tient à son intégration dans la communauté locale. C’est pourquoi il nous suggère pour une prochaine visite d’aller faire un tour chez le traiteur local « Parma In Tavola ». Pour qu’un commerce fonctionne à plein régime à proximité du cimetière d’Evere, il est clair que les relations avec le voisinage doivent être optimales…
Notre blog vous fera découvrir prochainement l’histoire du traiteur Parma In Tavola.